Depuis la nuit des temps, les hommes se sont interrogés sur l’existence d’une vie extraterrestre. Les avancées technologiques et scientifiques ont permis l’émergence d’une nouvelle science, l’exobiologie, qui a pour objet de comprendre ce qui définit la vie afin de pouvoir partir à sa recherche.

NAISSANCE DE L’EXOBIOLOGIE

De tout temps, les hommes se sont interrogés sur l’existence d’une vie extraterrestre et sur la nature d’une telle vie, si tant est qu’elle existe. Naturellement, à l’époque des penseurs grecs, cette question restait de nature théorique, le débat étant interne à la philosophie. Et puis, au fil du temps, les avancées technologiques et scientifiques ont permis l’obtention d’observations de plus en plus précises de l’espace dans lequel la Terre évolue. À l’image, par exemple, du programme SETI, programme de radioastronomie qui cherche à capter, en ondes radio, un signal extraterrestre. Malheureusement, aucun signe d’une vie extraterrestre ne nous est encore arrivé. Une autre manière d’aborder cette question est non plus d’attendre de capter un signal, mais d’aller étudier la vie extraterrestre là où elle pourrait se trouver. C’est le rôle de l’exobiologie, terme inventé par J. Lederberg lors du programme Apollo de la NASA, qui désigne la science qui étudie la vie extraterrestre.

LA VIE, EN GÉNÉRAL

L’exobiologie (appelée astrobiologie par les Anglo-Saxons, ou encore bioastronomie voire cosmobiologie, termes quasiment similaires) est la science dont l’objet est l’étude des facteurs et processus, notamment géochimiques et biochimiques, pouvant mener à l’apparition de la vie et à son évolution. Mais si elle avait, au départ, pour objet une potentielle vie extraterrestre, elle s’est rapidement intéressée à la vie terrestre, de sa naissance il y a plus de 4 milliards d’années à sa forme actuelle, en passant par son évolution. En effet, mieux comprendre la vie telle qu’elle existe sur Terre devrait permettre de mieux comprendre ce que l’on cherche, ce que l’on peut espérer trouver et les surprises qui peuvent éventuellement nous attendre. C’est donc la vie en général, qu’elle soit terrestre ou extraterrestre, qui est devenue l’objet d’étude de l’exobiologie, à la croisée de plusieurs disciplines, sous l’impulsion de biologistes, de chimistes ou d’astrophysiciens tels que Cari Sagan.

LES EXOPLANÈTES

L’exobiologie s’attache donc à rechercher d’éventuels processus présidant à l’évolution de la matière organique simple (biomolécules) vers des structures plus complexes (premières cellules, premiers systèmes génétiques, etc.) et à étudier les premières traces de vie terrestre et leur évolution, ainsi que d’éventuelles traces de vie sur d’autres objets célestes. Des objets tels que les exoplanètes. Une exoplanète est une planète qui gravite autour d’une étoile autre que le Soleil.
Les exoplanètes sont donc situées hors de notre système solaire, ce qui les rend parfois difficilement détectables. Depuis la découverte en 1995 de la première exoplanète, Pégase 51, orbitant à plus de 42 années-lumière de chez nous, les astronomes ont constitué aujourd’hui un catalogue de presque 2 000 exoplanètes, de toutes tailles et de masses très variées. Si l’étude de ces exoplanètes est intéressante en soi, la question essentielle reste cependant: sont- elles habitées? Et si oui, par quelle forme de vie?

PLANÈTES HABITABLES

Avant de se poser la question de savoir si une exoplanète est habitée, il faut s’interroger sur la possibilité qu’elle soit habitable. Il est possible de répondre à cette question, même si l’exoplanète est située à 42 années-lumière de chez nous. En effet, les exobio-logistes ont donné une définition d’une planète habitable en se basant sur ce qui définit la vie terrestre.
Ainsi, une planète habitable devrait renfermer une grande quantité de carbone, de l’eau liquide en abondance et devrait orbiter à une distance raisonnable de son étoile. Par exemple, les chercheurs ont trouvé de l’eau sur une exoplanète située à 63 années-lumière de la Terre, malheureusement sous forme gazeuse. Mais l’exobiologie va plus loin. Elle s’interroge sur d’autres formes de vie possibles, fabriquée à partir d’autres éléments que ceux énoncés précédemment. La question est alors de savoir si la forme de vie qui existe sur Terre est la plus générale ou bien si elle représente une singularité dans l’Univers.

LA VIE SUR MARS

La question de l’existence d’une forme de vie sur Mars est déjà ancienne. Depuis de très nombreuses années, en effet, la question de la présence passée d’eau liquide sur Mars est en débat. Il semblerait qu’il soit aujourd’hui clos avec les découvertes récentes du rover Curiosity de la NASA. Les images fournies par Curiosity montrent en effet des cailloux dont la forme indique qu’ils ont été roulés dans l’eau, prouvant ainsi que le rover se trouvait, au moment des photos, dans le lit d’une rivière ou d’un torrent. Même si ce n’est pas la première preuve du fait que l’eau ait coulé sur Mars, la quantité d’eau pressentie ici est par contre une première. Ainsi, Mars a bien été en mesure, par le passé, d’accueillir la vie. Il n’en reste pas moins que beaucoup de questions restent sans réponse encore aujourd’hui. La présence de carbone, par exemple, n’est absolument pas confirmée. Mars garde encore beaucoup de mystères que les exobiologistes tenteront de résoudre dans les décennies à venir.

À RETENIR

La question de la vie extraterrestre a de tout temps hanté les hommes. L’existence et la nature d’une telle vie sont longtemps restées théoriques. Les observations très lointaines et les progrès de l’exploration spatiale ont ouvert la voie à une nouvelle science, l’exobiologie. Celle-ci étudie les processus qui engendrent la vie, ainsi que son évolution, sur Terre ou en dehors, sur les exoplanètes par exemple. À l’image de la vie sur Mars, de nombreux progrès ont été réalisés, mais un nombre encore plus grand de questions reste en suspens.