La capacité d’apprentissage est une aptitude humaine essentielle. Dans un monde où le changement est permanent et de plus en plus rapide, il est indispensable d’apprendre de nouvelles procédures et connaissances régulièrement pour ne pas être dépassé.
COMPRENDRE SES BLOCAGES
Apprendre est un mot qui nous renvoie immédiatement à l’école, aux professeurs et aux contrôles. Il rappelle les différents blocages que l’on pouvait connaître en cours et qui empêchaient de bien intégrer ce qui était dit. Il était alors difficile d’apprécier l’enseignant et cela rendait totalement hermétique à la matière en question. Mais si l’on était un enfant obéissant et intéressé, avec des professeurs normalement compétents, qu’est-ce qui pouvait nous empêcher de bien apprendre? Les obstacles à l’apprentissage sont nombreux, aussi bien pour les enfants que pour les adultes. On peut citer en premier le manque de concentration, mais aussi une trop grande rapidité dans les apprentissages: fixer réellement une information et savoir l’utiliser à bon escient est un processus long. Le manque d’intérêt, de challenge ou de jeu est un autre obstacle à l’apprentissage. Bien apprendre demande de connaître le fonctionnement de son cerveau pour l’utiliser au mieux.
MIEUX SE CONCENTRER
La concentration est le fait de focaliser son attention sur une tâche, de s’y absorber au point même de se « déconnecter » de son environnement ou de son « dialogue intérieur ». C’est un état difficile à trouver. Cependant, si l’on souhaite se concentrer de façon optimale, il faut éviter toute sollicitation extérieure et se créer une sorte de bulle. Alors, évidemment, de nos jours, entre les « open spaces », les téléphones et les « pop-ups » qui vous notifient l’arrivée de nouveaux mails, il est difficile de créer cette bulle! Pour se concentrer, le mieux est de s’isoler et de se déconnecter d’Internet et de son téléphone pour éviter tout dérangement. La musique est bienvenue, mais de préférence sans paroles intelligibles (la radio ou la télévision « en fond » n’est pas une bonne option). Au bout de 90 minutes environ, notre concentration décroît et en général, elle est bien meilleure entre 8 heures et 11 heures qu’entre 14 heures et 16 heures.
LES QUATRE PHASES DE L’APPRENTISSAGE
Quand on enseigne à des adultes, on remarque que le principal obstacle à l’apprentissage est que les « élèves » ne sont pas conscients de leurs lacunes. Par exemple, s’ils ont de l’expérience et une bonne confiance en eux, ils peuvent considérer que le professeur n’a pas grand-chose à leur apprendre. Les élèves sont alors dans la phase d’« incompétence inconsciente » : ils ne savent pas qu’ils doivent apprendre. Pour être motivés, ils doivent alors passer à la phase d’« incompétence consciente » : c’est- à-dire se rendre compte qu’ils ne savent pas.
Souvent, cela passe par une « mise en échec » qui leur permet de prendre conscience qu’ils doivent apprendre à faire ce qui est demandé. On peut ainsi passer à la phase de « compétence consciente », qui est celle de l’apprentissage proprement dit, pour ensuite, une fois la compétence réellement acquise, passer à la phase de « compétence inconsciente » (celle où l’on a intégré la compétence de telle manière qu’on la réalise sans réfléchir).
RÉPÉTER, RÉPÉTER, RÉPÉTER (MAIS PAS N’IMPORTE COMMENT I)
Apprendre dans de bonnes conditions demande du temps. Beaucoup de temps. Malheureusement, il est vrai que le temps est une ressource rare. Que ce soit à l’école ou en entreprise, on demande souvent aux élèves ou aux professionnels d’assimiler des compétences rapidement, après avoir expliqué la notion une ou deux fois seulement. Ce qui n’est absolument pas suffisant. Cela donne le résultat suivant: on avait tout compris, mais on se retrouve pourtant incapable de reproduire l’exercice. Pourquoi? Parce que le cerveau a besoin de plus de temps pour mémoriser un savoir que pour le comprendre. Pour mieux le mémoriser, il est important de le répéter encore et encore et de le manipuler « dans tous les sens » afin de « l’encoder » de plusieurs manières différentes dans le cerveau. Pour encoder les informations de façon différente, on peut les écouter, les écrire, les schématiser, l’idéal étant de privilégier un encodage actif plutôt que passif.
ASSOCIER LES SAVOIRS POUR MIEUX LES RETENIR
Notre cerveau est fait pour créer des liens, des associations, des regroupements entre les informations qu’il perçoit. Les théories du complot naissent ainsi: nous voyons des liens même là où il n’y a que des coïncidences. Associer les informations a un autre avantage. Par exemple, si vous deviez retenir les mots « oiseau, table, chat, cintre, lampe, papillon, robinet, tapis, limace, faisan » ce serait difficile, car ils sont présentés de manière aléatoire. Le meilleur moyen de les retenir est de les regrouper de façon logique (en faisant deux catégories: « animaux » et « objets de la maison »), ou de les classer par ordre alphabétique. Il est donc important de structurer le mieux possible ce que l’on apprend de manière logique, ou de créer un maximum de liens entre les notions apprises. C’est ce qui se passe quand, par exemple, un élève étudie les États-Unis en géographie, l’histoire des USA en anglais, les grands écrivains américains en littérature, etc.
À RETENIR
• Apprendre est naturel pour l’homme. Cependant, des techniques existent pour apprendre mieux et plus vite. Il est important de bien utiliser ses facultés de concentration, de comprendre l’intérêt de ce que l’on apprend et d’être motivé pour le faire. Assimiler réellement une notion prend du temps, que l’on n’a pas toujours. Encoder l’information de plusieurs façons différentes dans le cerveau est aussi essentiel pour la retenir durablement. On retient mieux une information quand on peut la lier à une autre information.