La psychologie clinique

Les psychologues cliniciens sont ceux que nous allons voir quand nous ressentons le besoin de soigner nos troubles, que ce soit la dépression, l’anorexie, ou encore les phobies. Ils étudient et soignent les troubles mentaux, comportementaux et émotionnels, notamment en dispensant des thérapies.

LE LIEN ENTRE LA RECHERCHE FONDAMENTALE ET LE PATIENT

Le rôle du psychologue clinicien est d’aider les patients à surmonter leurs troubles, leurs souffrances, leurs phobies. Pour ce faire, il utilise toute une batterie de ressources, qui va de l’observation ou de l’entretien aux tests, en passant quelquefois par quelques expérimentations (comme, par exemple, le fait de demander à un enfant de faire un dessin). Cependant, chaque psychologue diffère dans sa pratique ou sa philosophie, puisque chacun s’appuie sur des courants de psychologie qui ont sa préférence: un psychanalyste s’appuiera sur la psychanalyse, un comportementaliste sur la méthode Gestalt, etc. D’une certaine façon, les psychologues s’appuient sur des théories pour aider le patient, mettant ainsi à l’épreuve ces théories, issues de la recherche fondamentale. La difficulté, évidemment, est que chaque courant psychologique peut expliquer le même comportement de plusieurs façons différentes. Comment, alors, trouver la bonne solution ?
ENTRETIENS CLINIQUES ET PSYCHOLOGIQUES
Les psychologues ont à leur disposition deux méthodes pour comprendre les troubles de leurs patients. La première est l’entretien clinique. Cet entretien, qui comporte toujours un objectif préalablement posé, peut être directif (le psychologue ayant par exemple une liste de questions précises à poser), semi-directif (des thèmes précis doivent être traités, mais de manière plus libre) ou centré sur la personne (le patient évoque ce qu’il souhaite évoquer: le psychologue est là pour l’aider à s’exprimer et pour l’écouter). L’entretien psychologique sert à établir un diagnostic ou un traitement en proposant au patient de répondre à des tests. Ces tests peuvent être des tests de Ql, des tests « projectifs » (comme le célèbre test de Rorschach), mais peuvent également être des examens médicaux comme un scanner (dans les cas de lésions cérébrales par exemple). Ces tests peuvent être faits dans différents contextes: enquête policière, lutte contre le stress en entreprise, etc.
DES TROUBLES PSYCHOLOGIQUES VARIANT SELON LES ÉPOQUES OU LES CONVICTIONS DES PSYCHOLOGUES
Les troubles psychologiques sont des pensées, des comportements ou des émotions dits « déviants » et provoquant une souffrance durable et/ou une inadaptation à la vie en société. Le problème principal d’un comportement déviant est qu’on est ainsi obligé de se référer à une norme pour pouvoir le déterminer, mais que cette norme dépend beaucoup de la culture, de l’époque, des attentes de la société. Par exemple, l’homosexualité était considérée jusqu’à il n’y a pas si longtemps (1973 aux USA) comme une pathologie. Autre exemple: le fait
de tuer des dizaines de personnes peut vous mener en prison ou en hôpital psychiatrique, mais peut aussi vous valoir une médaille en temps de guerre. Les mêmes problématiques se posent concernant les traitements de ces troubles, qui ont également beaucoup varié selon l’endroit ou l’époque. Il y a encore peu de temps, on enfermait les individus considérés comme fous dans des cages, on les trépanait ou on les exorcisait. Que de chemin parcouru depuis cette époque!
ÉTHIQUE ET DÉONTOLOGIE
Les psychologues doivent respecter un certain code de déontologie, c’est-à-dire un ensemble de règles internes à leur profession, mais qui n’est pas forcément reconnu par la loi, ce qui entraîne quelquefois des confusions, notamment pour le grand public. Par exemple, aucune loi en France n’impose le secret professionnel aux psychologues, contrairement aux avocats ou aux médecins. Un psychologue a même le devoir de dénoncer aux autorités les cas de maltraitance sur mineur ou les crimes et délits commis ou envoie d’être commis. Le code de déontologie des psychologues comporte les obligations suivantes:

  • Respecter les droits fondamentaux de la personne (liberté, dignité, protection) ;
  • mettre à jour ses compétences régulièrement;
  • faire preuve de probité et de responsabilité professionnelle;

    -faire preuve d’indépendance professionnelle;
  • assurer la qualité scientifique de ses interventions et respecter l’objectif recherché (soigner, soulager, diagnostiquer, etc.).

    LES PSYCHOLOGUES CLINICIENS SONT-ILS VRAIMENT EFFICACES ?

    Récemment, le fameux Livre noir de lo psychanalyse, dénonçait le manque d’esprit scientifique et d’efficacité des cures psychanalytiques. Mais il ne faut pas généraliser à outrance. L’objectif des psychologues est de soulager, voire soigner les maux psychologiques. En général, cet objectif est atteint: la plupart des études montrent que les patients vont mieux après leur psychothérapie qu’avant.

    Mais cela ne démontre pas forcément l’efficacité d’une thérapie, pour plusieurs raisons:
  • Les patients ont payé leur thérapie et peuvent avoir tendance à la considérer comme efficace parce que dire le contraire équivaudrait à remettre en cause les efforts financiers consentis;
  • La crise pour laquelle ils consultaient peut finir par « se tasser », parce que le temps fait son effet;
  • Ils trouvent leur thérapeute efficace parce qu’il est gentil, à l’écoute et empatique. Même si leurs problèmes persistent, ils peuvent penser que la thérapie leur a été bénéfique pour ne pas « peiner » leur psychologue.

À RETENIR
• La psychologie clinique fait le lien entre la recherche et l’aspect pratique de la psychologie. Les psychologues cliniciens sont au contact des patients. Leur rôle est de diagnostiquer les troubles et d’établir un protocole de traitement pour les soulager ou les soigner, tout en respectant un code de déontologie (respect, probité, indépendance, etc.). Ces troubles et leurs traitements varient en fonction de la culture et de l’époque. La plupart des thérapies sont assez efficaces, même si cette efficacité est régulièrement remise en question.

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