
La psychologie humaniste date des années 1960. Son fondateur, le psychologue Cari Rogers, la décrivait comme une thérapie « centrée sur la personne », où le thérapeute crée une relation avec son « patient-client » basée sur l’authenticité et l’empathie.
L’HOMME FONDAMENTALEMENT BON ?
Cari Rogers n’était pas d’accord avec la vision très négative de Freud (tous les hommes sont névrosés et leur inconscient dicte leur vie) ni avec la vision très « mécanique » des béhavioristes comme Skinner (l’homme agit en fonction des récompenses et des punitions qu’il pense avoir ou pouvoir éviter). Il croyait plutôt que l’homme était fondamentalement bon et que tout un chacun avait le désir de s’épanouir, de se développer personnellement, de se réaliser à condition qu’on lui donne trois choses. Premièrement, de l’empathie, c’est-à-dire de l’écoute véritable, sans jugement. Ensuite, de la tolérance, c’est-à-dire la certitude d’être accepté de manière inconditionnelle. Et enfin, de l’authenticité, c’est-à-dire la possibilité de ne pas mettre de masque, d’être le plus transparent possible, de dire ses sentiments et ses opinions sans avoir peur. Il postulait qu’une personne à qui on apportait ces trois choses finissait par devenir plus positive avec elle-même, mais aussi avec les autres.
UN POTENTIEL ILLIMITÉ
Rogers estimait que le patient n’était pas déterminé (uniquement) par son passé, que seul le patient pouvait savoir ce qu’il ressentait ou pensait et donc qu’il était le seul à savoir réellement ce qu’il souhaitait ou ce dont il avait besoin. Il encourageait beaucoup l’introspection. Lorsqu’une personne venait le voir pour soigner une dépression ou un autre trouble, la question centrale qu’elle devait se poser était: «Suis-je en train de vivre d’une façon qui me satisfait profondément et qui exprime vraiment la personne que je suis?» Pour Rogers, répondre à cette question, c’était répondre à nos maux: l’anxiété, la dépression, et la plupart des troubles provenaient de cette non- acceptation de soi. Rogers croyait fondamentalement que chacun avait en soi le potentiel pour changer en profondeur et qu’il suffisait de mettre en place les conditions idéales pour que ce potentiel se réalise. Il avait peut-être une vision naïve de l’homme, mais elle était rassurante.
LA GESTALT-THÉRAPIE
Le courant gestaltiste est né dans le sillon de la psychologie humaniste. Les gestaltistes pensent que ni le passé ni les pulsions sexuelles chères à Freud ne sont des déterminants importants de notre comportement. Le plus important, c’est le présent, ici et maintenant. Ils estiment que chaque personne est « une et indivisible » et qu’elle fonctionne de manière dynamique: elle a un corps et un esprit, un passé, un futur, des besoins, des désirs, des sentiments, des sensations. Tout interagit à chaque moment et on ne peut donc prendre un événement isolé du passé pour expliquer un comportement présent. La gestalt-thérapie met l’accent sur la personne en interaction avec son environnement, mais surtout sur la manière dont cette personne gère ses interactions avec autrui, notamment en amenant le patient à verbaliser et à prendre conscience de son expérience subjective des situations. Le patient est ainsi considéré comme pleinement acteur de son changement.
L’ANALYSE TRANSACTIONNELLE
L’analyse transactionnelle (AT), fondée par le psychanalyste Éric Berne dans les années 1960, est une théorie du développement de la personne et un système de psychothérapie. Le concept central de l’AT est appelé « État du Moi ». Un état du moi est un ensemble cohérent de pensées et de comportements, une attitude en quelque sorte. Tous les états du moi que l’on peut avoir dans une journée sont regroupés dans trois catégories: le moi enfant, le moi adulte et le moi parent. Chaque état du moi a ses avantages et ses inconvénients et nous les expérimentons tous dans notre vie. L’AT analyse les transactions (échanges) entre les gens, pour déterminer ce qui crée des conflits, ce qui rend malheureux. Pour simplifier, certains couples peuvent être malheureux parce que l’un (doté d’un Surmoi musclé) agit systématiquement en tant que « parent » (normatif) et que l’autre (plus impulsif) réagit toujours en tant qu’enfant (rebelle), entraînant ainsi des conflits à répétition.
LA PROGRAMMATION NEUROLINGUISTIQUE
La programmation neurolinguistique (PNL) est un ensemble de théories sur le fonctionnement de l’être humain ayant une visée thérapeutique. On parle de « programmation », car nous utilisons des « programmes » mis en place dès notre plus tendre enfance, qui nous aident à comprendre le monde qui nous entoure et qui nous conditionnent à agir, penser, aimer, de telle ou telle façon. Le n de « neuro » est là pour nous rappeler que ce sont notre cerveau et notre système nerveux qui gèrent tous ces programmes et que c’est grâce à eux que nous percevons (ou pas) les informations entrantes et qui vont influencer ces programmes. Le / signifie « linguistique », car c’est en partie notre langage, la façon dont nous communiquons au sens large, qui nous aide aussi à structurer nos pensées. Nous n’avons par exemple pas les mêmes outils pour comprendre le monde selon que l’on connaît 300 ou 15 000 mots. La façon dont nous les utilisons conditionne les messages que nous recevons et émettons.
À RETENIR
La psychologie humaniste postule que chacun est fondamentalement bon et a le potentiel suffisant pour se développer et s’épanouir, s’il est dans de bonnes conditions et qu’il prend ses responsabilités. Depuis sa création, la psychologie humaniste a enfanté beaucoup de courants différents: la gestalt-thérapie, l’analyse transactionnelle ou encore la programmation neurolinguistique pour ne citer que ceux-ci. Ils sont utilisés dans le champ thérapeutique mais peuvent aussi être appliqués dans le domaine commercial, managérial, etc.