La psychopathologie étudie les troubles mentaux, fait partie de la psychologie clinique et a une visée thérapeutique. Elle étudie les symptômes, l’origine des troubles, leurs mécanismes, et opère une classification des maladies mentales, que l’on trouve dans le manuel de diagnostic DSM-5.
L’UTILITÉ DE LA PSYCHOPATHOLOGIE
La psychopathologie est l’étude des troubles mentaux. Cette branche de la psychologie permet ainsi de classer un ensemble de comportements ou de symptômes présents chez un individu dans une catégorie spécifique: ainsi, cette personne sera diagnostiquée comme dépressive, schizophrène, paranoïaque, boulimique, hyperactive, etc. Cette catégorisation permettra ensuite au psychiatre ou au psychologue de prévoir l’évolution de la « maladie » ou du trouble premièrement, et de proposer un traitement approprié afin de soigner ou du moins soulager l’individu en supprimant certains symptômes deuxièmement. La classification des maladies mentales peut être utile car de cette classification découle un traitement approprié. La schizophrénie répond bien à certains psychotropes, mais la dépression et l’anxiété se soignent avec d’autres substances. Une cure psychanalytique peut être envisagée pour soigner certaines névroses, mais n’est pas indiquée pour lutter contre les psychoses.
LES CONTROVERSES LIÉES À L’USAGE DU DSM
Le DSM est un manuel de diagnostic qui en est actuellement à sa cinquième révision (d’où le numéro DSM-5). Ce manuel, réalisé par un collège d’experts (américains), se veut athéorique: c’est-à-dire qu’il n’appartient à aucun courant de psychologie particulier. Sa fonction est de décrire, pour chaque « maladie mentale », un ensemble de comportements et de symptômes lui correspondant, afin de pouvoir poser un diagnostic sur un patient. Comme il est athéorique, le DSM ne fait aucune supposition sur l’origine de ces troubles et n’en donne aucune explication. Le problème, c’est que si vous lisez le DSM-5 (en particulier les chapitres sur les troubles de la personnalité), vous ferez alors une constatation étrange: vous souffrez apparemment de plusieurs de ces troubles! En effet, l’éventail des troubles est tellement large que tout le monde, ou presque, peut se retrouver dedans. Le nombre de troubles mentaux est passé de 60 en 1950 à 500 actuellement!
DES DIAGNOSTICS « À LA MODE » ?
Le meilleur exemple de ces troubles controversés est le « trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité » (TDAH). Ce trouble, répertorié sur le DSM, comporte les symptômes et comportements suivants: inattention, désorganisation, agitation, impulsivité et, éventuellement, hyperactivité. Comme vous le pressentez peut-être, ces comportements pourraient être accolés au nom de nombreux enfants, que l’on qualifie plus couramment de « turbulents », voire « mal élevés ». Alors, qu’est-ce qui différencie réellement un enfant souffrant d’un TDAH et un enfant turbulent?
Quelquefois, pas grand-chose. Certains sceptiques disent même que sa création a permis à des milliers de parents de se dédouaner du comportement insupportable de leur enfant. En effet, depuis sa « création », ce trouble a connu un succès fulgurant et a notamment permis à plusieurs laboratoires pharmaceutiques de vendre des millions de médicaments.
DIFFÉRENTES CATÉGORIES
DE MALADIES MENTALES
Nous allons voir ici les principales maladies mentales.
- Les troubles anxieux. On trouve dans cette catégorie les phobies, les TOC (troubles obsessionnels compulsifs), le trouble d’anxiété généralisée ou encore le syndrome de stress post-traumatique;
- les troubles de l’humeur sont caractérisés par des émotions extrêmes en intensité et en durée, comme la dépression (ou trouble dépressif majeur) et le trouble bipolaire, qui est l’alternance d’épisodes maniaques (hyperactivité, optimisme forcené, etc.) et d’épisodes dépressifs (léthargie, désespoir, etc.), et qui était auparavant appelé trouble maniaco-dépressif;
- la schizophrénie;
- les troubles de la personnalité, qui sont des modes de vie, des pensées et des comportements gênants pour le fonctionnement en société. On parle ainsi de personnalité narcissique, évitante, antisociale, etc.;
- les troubles du sommeil (narcolepsie, insomnie, etc.) ;
- les troubles alimentaires (boulimie, anorexie mentale) ;
- les troubles du spectre autistique…
LA PRÉVALENCE
DES TROUBLES PSYCHOLOGIQUES
ET LES FACTEURS DE RISQUE
La prévalence d’une maladie est le nombre de cas diagnostiqués sur une période et dans une population données. On pourrait ainsi dire que nous avons tous, dans notre vie, une grande chance d’expérimenter un trouble psychologique. Les phobies et les TOC « légers » (qui sont deux troubles de l’anxiété) sont très communs (et souvent vus comme bénins), ainsi que les troubles dépressifs majeurs (7,5 % de la population en souffrirait en France). Globalement, on estime qu’une personne sur six aura un trouble psychologique dans l’année à venir. Le sexe et l’âge sont des facteurs pouvant favoriser l’émergence d’un trouble. Par exemple, l’anorexie mentale touche essentiellement des jeunes adolescentes et la dépression touche deux fois plus de femmes que d’hommes. La pauvreté est également un facteur de risque concernant les troubles mentaux (et peut en devenir une conséquence) : elle entraîne notamment des problèmes d’addiction, de dépression, d’anxiété… ou les trois à la fois.
À RETENIR
• La psychopathologie est l’étude des maladies mentales, de leur origine et de leurs mécanismes. Ces maladies mentales sont classées dans le DSM, un manuel de diagnostic d’origine américaine faisant régulièrement l’objet de controverses. Ce manuel propose et décrit, pour diagnostiquer chaque trouble, un ensemble de symptômes qui, s’ils correspondent à ceux du patient, permettent ainsi de le catégoriser. Ce manuel se veut également athéorique, pour convenir aux besoins de tous les psychologues ou psychiatres, quel que soit leur courant.