Le stress serait le facteur numéro un de mal-être, notamment au travail. Burn-out, dépression, accidents, infarctus, hypertension, eczéma, asthme, maux de ventre ou de tête … Ses conséquences sont multiformes et peuvent surtout être très graves. Alors, le stress est-il évitable et si oui, comment ?
UNE PERCEPTION PERSONNELLE DU STRESS
Dans la psychologie populaire, on distingue habituellement le « bon stress » du « mauvais stress ». Le bon stress serait celui qui nous permet de mobiliser nos ressources pour surmonter un obstacle, pour appréhender un défi. Le mauvais stress, au contraire, nous paralyserait ou nous empêcherait de dormir ou de manger. Mais comment faire la différence entre les deux et faire en sorte d’être stimulé sans être dépassé? Tout est en fait une question de perception et d’évaluation de la menace. Le même stimulus peut provoquer un stress « optimal » comme il peut aussi décourager complètement. Chacun de nous réagit différemment, selon son état physique, émotionnel, ses ressources, son estime de soi, etc. Certaines personnes ont besoin d’être constamment « sous pression » pour donner le meilleur d’elles-mêmes. D’autres deviennent même plus fortes, confiantes et résilientes après avoir surmonté de grandes épreuves (cancer, deuil, perte d’emploi, etc.).
LE SYNDROME GÉNÉRAL D’ADAPTATION (SGA)
Il est certain qu’un stress intense et/ou prolongé est extrêmement nocif pour la santé mentale et physique. Notre corps est plutôt bien armé pour surmonter des périodes de stress temporaires, qui peuvent être intenses, mais qui ne durent pas longtemps. Face à un stress, quelle que soit sa nature, nous répondons tous de la même façon: c’est ce que l’on appelle le syndrome général d’adaptation. Ce SGA se décompose en trois phases. La première est la phase d’alarme, pendant laquelle le corps mobilise ses ressources et se prépare pour pouvoir agir le plus rapidement possible. La deuxième est la phase de résistance, pendant laquelle le corps continue à libérer des hormones pour lutter contre le stress. Cependant, cela lui demande beaucoup d’énergie et si cela se prolonge trop longtemps, il peut rentrer dans la troisième phase, celle de l’épuisement, pendant laquelle les réserves, vides, ne permettent plus de faire face.
LES FACTEURS DE STRESS
Le 1er type de facteurs, ce sont les grandes catastrophes comme la guerre ou un tremblement de terre. Ces événements dramatiques provoquent en général des dépressions et des troubles de l’anxiété, comme le prouve par exemple l’augmentation notable d’ordonnances pour des somnifères dans la région de New York après le 11 septembre 2001. Le 2e type de facteurs de stress concerne les changements importants de l’existence,
comme les deuils, licenciements, divorces. Les conclusions de plusieurs études portant sur ces facteurs montrent que les personnes vivant ce type d’événements sont plus vulnérables aux maladies, surtout dans les premiers temps. Enfin, les petits tracas quotidiens, les soucis chroniques (conditions de travail pénibles, disputes, embouteillages, contraintes importantes) constituent en fait la principale source de stress. Ils affaiblissent le système immunitaire et peuvent favoriser certaines maladies coronariennes.
LE SENTIMENT DE CONTRÔLE
Le facteur le plus important à prendre en compte pour « gérer son stress » est ce que l’on appelle le sentiment de contrôle, c’est-à-dire le fait de se sentir acteur de sa vie. Plus ce sentiment de contrôle est présent, plus le stress peut être géré facilement. Ce sentiment dépend de l’événement en lui-même: par exemple, certaines personnes sont stressées par l’avion plus que par la voiture (alors qu’il y a bien plus de morts sur les routes que dans les airs) parce qu’elles ne conduisent pas l’avion. Mais ce sentiment de contrôle est aussi lié à la personnalité de l’individu stressé. S’il est naturellement optimiste, qu’il a confiance en lui, de l’humour et qu’il a un bon soutien affectif, familial et professionnel, il aura un sentiment de contrôle global de sa vie plutôt bon. Au contraire, les personnes isolées, souffrant d’un manque de confiance en elles et pessimistes auront tendance à avoir l’impression de beaucoup moins contrôler leur vie.
ALORS, QUE PEUT-ON FAIRE CONTRE LE STRESS?
Sur du long terme, la meilleure façon de gérer son stress est notamment d’apprendre à se faire confiance, à mobiliser ses ressources. Au quotidien, cela passe notamment par l’affirmation de soi: savoir refuser des demandes abusives, s’écouter, satisfaire ses besoins et ses désirs au lieu de toujours céder face aux demandes des autres. Le sport est, par exemple, un excellent moyen de gérer le stress, puisqu’il augmente notre niveau de sérotonine (une sorte d’antidépresseur naturel), comme tout ce qui peut aider le corps à se maintenir en forme: alimentation équilibrée, bonne hygiène de vie, etc. Les émotions positives sont également de bons soldats pour lutter contre le stress: les moments détendus, en famille, entre amis, augmentent même notre espérance de vie. Alors, la prochaine fois que vous serez stressé au travail, refusez de rester plus tard et passez un bon moment avec vos êtres chers: c’est la meilleure façon de revenir moins stressé.
À RETENIR
• Le stress est intrinsèque à notre existence, on ne peut l’éviter complètement. Cependant, chacun perçoit les facteurs de stress et y réagit différemment, selon sa personnalité, sa façon de gérer ses émotions, ses habitudes comportementales. Ce qui est certain, c’est que nous avons tous besoin, pour gérer notre stress, de ressentir un sentiment de contrôle sur notre existence (qui passe notamment par le fait de savoir s’affirmer face aux autres), d’émotions positives, de soutien affectif et d’une bonne hygiène de vie.