À la conquête des océans du système solaire

Qu’il s’agisse de Titan ou d’Europe, les océans de certaines lunes de Jupiter et Saturne recèlent des secrets… et peut-être même des formes de vie. Plus la technologie avance, plus leur exploration devient envisageable.
DES LACS ET DES MERS D’HYDROCARBURES
Comme Jupiter, Saturne intéresse tout particulièrement les scientifiques des agences spatiales. Avec son cortège de satellites, elle offre un système solaire en miniature et, surtout, elle donne à voir le spectacle grandiose de ses anneaux. Et cet intérêt pour Saturne ne désemplit pas. À dire vrai, il s’intensifie. On sait que celle-ci a été explorée à quatre reprises par des sondes spatiales : Pioneer- 1 1 à la fin d’août et au début de septembre 1979,Voyager-1 en novembre 1 980, Voyager-2 en août 1 981 et Cassini-Huygens à partir de juin 2004. Le 14 janvier 2005, la sonde Huygens a atterri sur le sol glacé du plus gros satellite de Saturne, Titan. Et c’est bien ce satellite qui fascine nos experts. Avec un diamètre 6 % plus grand que celui de Mercure, Titan est par la taille le deuxième satellite le plus gros du système solaire, après Ganymède. Pourquoi un tel intérêt ? Pour la densité de son atmosphère et la présence sur ce corps rocheux de mers et de lacs. On doit à la sonde Cassini, en orbite autour de Saturne depuis 2004, la réalisation de nombreux clichés du satellite. Grâce à ces photos, on sait que ces lacs et ces mers sont composés principalement d’hydrocarbures ! De méthane etd’éthane liquides, essentiellement. Il s’agit donc d’un véritable défi technologique d’envoyer dans ces océans d’hydrocarbures un matériel sophistiqué pour pousser plus loin les recherches.
DES OCÉANS MYSTÉRIEUX…
Par quels moyens alors ? Par le biais d’un sous-marin envoyé directement dans les eaux de Titan ! Proposé dans le cadre des NIAC (Nasa Innovative Advanced Concepts) par Steven Oleson, du Glenn Research Center, l’idée est d’envoyer sur la planète, par le biais d’une sonde spatiale, un sous-marin robotisé ayant à bord bon nombre d’instruments analytiques et disposant des capacités technologiques pour assurer son déplacement dans les océans de méthane de la planète. Autant dire que le projet Titan Submarine n ‘est pas encore matérialisé. Et pour cause, les problèmes logistiques sont nombreux. Si s’immerger et se déplacer dans des océans composés d’hydrocarbures n’est déjà pas une mince affaire, l’engin devra en outre affronter des températures de -180 °C. Mais une fois mis au point, ce sous-marin futuriste pourrait inspirer la réalisation d’un autre projet fou, proposé également dans le cadre du NIAC : la réalisation d’un robot-calamar, cette fois-ci envoyé tout droit dans les océans d’Europe, la lune de Jupiter. Armé d’une mécanique à base de tentacules pour avancer sous l’eau comme sur terre, l’engin capterait l’énergie électromagnétique des alentours pour assurer son fonctionnement. Jules Verne lui-même aurait manqué d’imagination en la matière !
«COMME JUPITER, SATURNE INTÉRESSE TOUT PARTICULIÈREMENT LES SCIENTIFIQUES DES AGENCES SPATIALES. AVEC SON CORTÈGE DE SATELLITES, ELLE OFFRE UN SYSTÈME SOLAIRE EN MINIATURE »

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