Parmi les projets fous proposés par les agences spatiales, ceux concernant les astéroïdes se comptent à la pelle ! Que ce soit pour y prélever des échantillons ou pour y suspendre des gratte-ciel…
O n pourrait croire qu un hacker s est saisi de la très sérieuse agence spatiale américaine pour fomenter un canular. Il n’en est rien. Ce programme pour le moins saugrenu est bel et bien envisagé avec sérieux par la Nasa et a d’ailleurs connu plusieurs évolutions et aménagements au fil des mois. Il s’agit de s’emparer d’un petit astéroïde (au moyen d’un vaisseau lancé par une fusée SLS #) et de le transformer intégralement pour le mettre en orbite autour de la Lune ! Cela permettrait à des astronautes de se rendre dessus (via une capsule Onon) et ainsi de l’étudier en profondeur en effectuant des prélèvements…. Mais pas que ! La Nasa envisage également d’utiliser ce nouveau satellite pour servir de rampe de lancement pour des voyages vers Mars. C’est dans cette optique que l’institut Keck des études spatiales (Keck Institute forSpace Studies) du California Institute of Technology a étudié la possibilité d’envoyer dans l’espace, avant 2025, un module robotisé muni d’un gigantesque sac destiné à attraper un astéroïde de sept à dix mètres de long. Malheureusement, le projet a du plomb dans l’aile. L’administration Trump a coupé dans les budgets et la fameuse ARM (Asteroid Redirect Mission) a pour l’instant été rayée de la liste.
LES ASTÉROÏDES À LA LOUPE
Pour autant, les projets de la Nasa concernant l’étude des astéroïdes ne se limitent pas à cette seule mission. On apprenait récemment le lancement de la sonde Osiris- Rex, dont l’objectif est de se rendre sur un astéroïde nommé Bennu #. Un voyage de plus de 350 millions de kilomètres afin de prélever des échantillons. À là différence près que, contrairement à la sonde Philae, celle-ci ne se posera pas sur le caillou de 500 mètres de diamètre, mais déploiera un bras pour prélever les échantillons. Pourquoi une telle fascination pour les astéroïdes ? Parce que ramenés sur Terre d’ici 2023, les quelques centaines de grammes d’échantillons de roches et de poussières nous permettront d’en apprendre plus sur les origines de notre système solaire et de la vie sur Terre. Bennu s’est en effet formé il y a 4,5 milliards d’années, c’est-à-dire en même temps que la Terre et les autres planètes… Les chercheurs de la Nasa espèrent donc que ces prélèvements contiendront des molécules organiques remontant aux balbutiements de notre système solaire. La mission, dont le coût est estimé à 800 millions de dollars, aidera peut-être à enfin trancher le débat sur le fait de savoir si oui ou non ce type d’astéroïde a apporté l’eau et les matériaux à l’origine de la vie sur notre planète. Mentionnons par ailleurs que la sonde japonaise Hayabusa 2 a déjà été lancée il y a 3 ans vers l’astéroïde Ryugu ; le but de la mission est d’y faire atterrir l’engin Mascot, qui ramènera un échantillon sur Terre en décembre 2020. L’Agence spatiale européenne (ESA) qui est parvenue à faire atterrir la sonde Philae sur la comète Tchouri, semble avoir ouvert la voie à la domestication de ces bolides cosmiques. aller plus loin
SUSPENDRE UN IMMEUBLEÀUN ASTÉROÏDE ?

Non ce n’est pas une blague, mais bien le projet proposé par un cabinet d’architectes américains (Clouds AO) ! Deux de leurs membres ont eu l’idée de résoudre les problèmes de contrainte mécanique (dus à la structure interne de la base) d’un gratte-ciel en inversant le problème : pourquoi ne pas le suspendre dans les airs ? De là l’idée d’amarrer un immense immeuble, le plus long du monde – près de 32 kilomètres – à un astéroïde placé en orbite autour de la Terre. Comment réaliser un tel projet ? En utilisant de longs câbles de plusieurs milliers de kilomètres, qui serviront à suspendre l’immeuble à ce fameux astéroïde, placé à une altitude de 50000 kilomètres. Pour de nombreux spécialistes, le projet en question ne risque pas de voir le jour avant un bon moment, car il ne résout pas de nombreux soucis techniques comme les variations d’orbite entre les différentes altitudes. En effet le premier étage risque de tourner plus vite que le dernier ! Pour les deux architectes à l’origine du projet, notre connaissance et maîtrise des fameux cailloux célestes va s’améliorer de plus en plus dans un avenir proche, ce qui rendra ce projet avant-gardiste réalisable… un jour.
saviez-vous ? Bennu est un astéroïde géocroiseur Apollo, c’est-à- dire qu’il coupe l’orbite de la Terre. Selon les derniers calculs effectués, il y a une probabilité d’un sur 1800 que ce caillou de 500 mètres de diamètre percute notre planète en 2182.