En un peu plus de 50 ans de conquête spatiale, près de 200 sondes ont été envoyées en direction de toutes les planètes du système solaire, mais aussi à proximité d’astéroïdes et de comètes, avec analyses et prélèvements de matière.
D’UNE VAGUE À L’AUTRE…
On pourrait décrire l’histoire de la découverte de l’univers en deux vagues successives. La première correspond à celle de la découverte scientifique du cosmos et de son exploration par des robots et des hommes. « Elle a commencé avec Spoutnik et a connu son apothéose avec l’arrivée de l’homme sur la Lune, avant de poursuivre avec la saga de l’exploration robotique du système solaire et la ronde des stations orbitales habitées autour de la Terre » détaille Alain Dupas, expert dans le domaine des politiques, des technologies et des programmes aérospatiaux. Une vague qui s’inscrit dans la bataille du cosmos propre à la Guerre froide, remportée par la« victoire » américaine sur la Lune. « Les bases technologiques et industrielles de l’exploitation pratique des satellites ont été jetées à cette époque, c’est-à-dire dans les années 1960, aux États-Unis et en Union soviétique ». Une conquête spatiale qui s’est poursuivie avec une deuxième vague : celle des satellites militaires, débutée dans les années 1 960. Et même si l’Union soviétique s’est effondrée depuis, les techniques et les satellites créés à l’époque demeurent l’un des principaux fondements du dispositif de sécurité des États-Unis.
LES MISSIONS SPATIALES DE NOS JOURS
« La deuxième vague est toujours là. La première vague aussi d’ailleurs, avec la poursuite des missions d’astronautes américains et de cosmonautes russes, de plus en plus accompagnés de spationautes d’autres pays comme le Canada ou le Japon, ou d’une région comme l’Europe. On a pu croire un temps, dans les années 1990, que cette première vague des vols habités allait s’amortir, mais elle a repris au contraire de la force dans les années 2000, en dépit de l’accident tragique de la Navette Columbia en janvier 2003 ». poursuit Alain Dupas L’achèvement de l’assemblage de la Station spatiale internationale, l’arrivée de la Chine, les projets indiens et le nouveau programme américain de vols habités lointains montrent la continuité de cette progression de l’exploration. À ces deux vagues, on pourrait également en ajouter une autre, arrivée depuis le début des années 1990, celle de la télécommunication avec la prolifération des satellites de télécommunications. « On l’oublie trop souvent : avant l’ère spatiale, aucune liaison vidéo n’existait entre les États-Unis et l’Europe ».
saviez-vous ?
* Le Space Launch System (SLS) est un lanceur spatial lourd américain développé par la NASA depuis 2011 et dont le premier vol est planifié en 2018. Ses caractéristiques techniques sont très proches de ceux de la navette spatiale américaine