Difficile de cartographier une zone stellaire aussi grande que la nôtre. Les astronomes en savent quelque chose : ils passent leur existence à définir les plis et recoins de la Voie lactée !

Les galaxies étaient autrefois appelées nébuleuses extragalactiques. On doit à Emmanuel Kant et William Herschel d’avoir soupçonné la véritable nature de ces structures célestes, qui ne fut pourtant établie qu’en 1923, date de la mise en service du grand télescope du mont Wilson, aux États-Unis. Edwin P. Hubble révéla alors qu’il s’agissait d’agglomérations géantes d’étoiles, semblables à la Voie lactée. Le nom du fameux télescope spatial Hubble vient de là… Il s’avère que les progrès de l’astronomie galactique se sont faits à petits pas. Certes, déjà Galilée en son temps avait découvert, muni d’une lunette astronomique faite maison, que la Voie lactée était un nuage extrêmement dense d’étoiles peu lumineuses. Puis viendra Thomas Wright qui, en 1 750, imagina qu’elle formait un nuage aplati, disque parsemé d’étoiles parmi lesquelles se trouvait le Soleil. Qu’en est-il aujourd’hui ? Que nous apprennent de plus les sauts qualitatifs accomplis par la technologie ? SPIRALE OU ELLIPTIQUE ?
D’abord, il est nécessaire de définir à quel type de galaxie appartient la Voie lactée. C’est là que notre célèbre télescope Hubble apporte sa pierre à l’édifice, son rocher plus exactement. En observant les milliards de galaxies, les astronomes en ont conclu qu’une typologie était en passe d’être établie. Si toutes sont différentes, deux grands types peuvent être dressés : les galaxies elliptiques et les galaxies spirales. Les premières sont toujours rondes, sortes d’amas globulaires, et se présentent comme de grands ballons composés d’étoiles. Pour les secondes, les étoiles qui les composent sont contenues dans des bras qui forment des spirales autour d’un centre. Mais alors qu’en est-il de la Voie lactée ? Spirale ou elliptique ? Nous pensons qu’elle rejoint la grande famille des galaxies spirales. Pourquoi n’en sommes-nous pas certains ? Pour une raison très simple : nous sommes
en plein dans cette galaxie, il nous est donc impossible de tourner autour et de la photographier ! Dès lors, pour contourner l’impasse, les astronomes ont observé les autres galaxies grâce à Hubble. À l’exemple de M74, une ga laxie spirale située à près de 30 millions d’années-lumière de la terre. Grâce aux photographies obtenues, à la finesse de leurs détails, à leur comparaison avec les clichés de notre galaxie réalisée sur terre, ou encore par l’emploi de satellites pour mesurer la distance et la densité des étoiles dans différentes directions, les experts en astronomie ont réussi à établir le portrait-robot de notre galaxie. Comment est-elle ?
DU CENTRE À LA PÉRIPHÉRIE…
Son centre est composé d’un bulbe central brillant, extrêmement lumineux, on parle de noyau galactique. Pour reprendre la métaphore de la ville, le noyau en est le centre. De ce centre, deux grands bras spiraux # scintillants se déploient, composé de milliards d’étoiles, en s’étirant vers la périphérie de la galaxie. A cela s’ajoutent trois bras de moindre envergure et composés de moins d’étoiles. Soit cinq bras au total : le Bras de Persée, le Bras Écu-Croix, puis le Bras Sagittaire-Carène, le Bras de la Règle et le Bras d’Orion. Pour avoir une idée de l’étendue de notre galaxie, imaginez que la lumière met 100 000 ans pour la traverser… Avant de partie en excursion dans ces territoires infinis, faisons connaissance avec notre quartier : le système solaire. Le saviez-vous ? bras spiraux : Récemment, le télescope spatial Spitzer a relancé le fameux débat sur le nombre de bras qui compose notre galaxie. Selon ses dernières observations, la Voie lactée n’aurait à sa disposition que deux bras principaux et non pas quatre. Une conclusion qui ne nie pas pour autant l’existence des autres bras !