Une priorité dans l’agenda spatial

Agences nationales ou entreprises spatiales privées, les projets de colonisation martienne sont nombreux. Pour anticiper la vie sur une autre planète, les simulations sont indispensables.
Mars. La destination est bien connue des revers, pas encore des hommes. Mais à l’horizon 2030 – peut-être avant – des équipages se dirigeront vers la Planète rouge pour tenter de poser les premières fondations d’une colonisation planétaire. « Nous avons fixé un objectif clair pour le prochain chapitre de l’histoire de l’Amérique dans l’espace : envoyer des humains sur Mars dans la décennie 2030 et les faire revenir sur Terre en sécurité » déclarait Barack Obama dans une tribune publiée sur le site de CNN le 11 octobre 2016. Ambition confirmée par le patron de l’agence spatiale américaine, Charles Bolden. « L’exploration de Mars est l’une des priorités de la Nasa et (. . .) nous allons continuer à déchiffrer les mystères de la planète rouge pour y poser les bases d’une future mission habitée » commentait-il voilà quelques mois. La ruée vers Mars a également gagne les agences spatiales privées, à l’instar de SpaceX, la société du fantasque milliardaire Elon Musk, qui a récemment annoncé qu’il comptait envoyer des humains sur Mars dès 2025 ! Pour se préparer à l’immense défi de la conquête martienne, de multiples programmes proposent une simulation la plus réaliste possible d’un voyage vers une autre planète. La mission russe Mars 500 était ainsi consacrée à identifier les réactions physiologiques et psychologiques des astronautes qui seront confinés dans un petit habitacle pendant plusieurs centaines de jours avant de rejoindre la Planète rouge. Dans le désert de l’Utah, le programme Mars Desert Research Station avait pour sa part dont l’objectif de s’approcher au plus près des conditions rencontrées lors d’une mission martienne : sorties sur le terrain, gestion des réserves d’eau et d’électricité, cultures au sein de la station, gestion des imprévus. . . L’astrobiologiste français Cyprien Verseux a quant à lui participé, avec cinq autres volontaires, à une expérience d’isolement total d’une durée d’un an dans le cadre d’HI-SEASIV, un programme de la Nasa. Pendant 365 jours, les cobayes ont dû cohabiter dans un dôme de 1 1 mètres de diamètre et 6 mètres de hauteur, installé au milieu d’un désert de lave sur la côte nord de l’île d’Hawaï. Les volontaires disposaient chacun d’une petite chambre, avec un espace pour un lit de camp et un bureau. Ils se nourrissaient d’aliments en poudre et avaient un accès limité à Internet. « L’objectif premier était d’étudier la santé mentale et les performances de coéquipiers isolés et confinés dans ces conditions, mais nous avons également testé différentes technologies développées pour l’exploration humaine de Mars. (…) Une mission sur Mars est réaliste dans un futur proche. Les problèmes techniques et psychologiques peuvent être surmontés » commentait à sa sortie (l’expérience a pris fin le 28 août 201 6) un Cyprien Verseux optimiste, mais aussi soulagé de rompre avec « la monotonie » de l’isolement et de retrouver le monde extérieur. Pour compléter encore les données vitales à la colonisation d’un autre astre, le géant de l’aérospatiale Lockheed Martin vient de présenter un projet de station habitée # en orbite martienne. « L’idée, c’est d’établir un véritable camp de base autour de Mars, une station scientifique qui effectuerait des observations, pourrait diriger quasiment en temps réel les robots martiens, repérer les sites d’atterrissage possibles, récolter des échantillons pour renvoyer sur Terre, et bien entendu servir de point de départ pour les premiers humains qui fouleront le sol martien » précise Jean- Paul Fritz pour le NouvelObs. saviez-vous ?
Le projet Mars Base Camp prévoit un assembtage de cette station spatiate en orbite lunaire ; certains modules seraient envoyés directement autour de Mars, pour un assembtage tors de l’arrivée des autres éléments. La structure pourrait être achevée dans douze ans selon Lockeed Martin.
« POUR COMPLETER LES DONNÉES VITALES À LA COLONISATION D’UN AUTRE ASTRE, UN PROJET DE STATION SPATIALE HABITÉE VISE À ÉTABLIR UN CAMP DE BASE EN ORBITE AUTOUR DE MARS »

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